FEUILLETON LITTÉRAIRE
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Dernière mise à jour le 22 juillet 2004

 

FEUILLETON LITTÉRAIRE

MICHEL LAYAZ
La Joyeuse complainte de l'idiot, Carouge (GE), Éditions Zoé, 2004, 156 p.

 

Un univers singulier

La Joyeuse Complainte de l'idiot est le récit d'un internat peu ordinaire où vivent des adolescents encore moins ordinaires. En effet, La Demeure accueille de jeunes garçons dont l'intelligence décalée n'a pu s'accommoder du monde environnant. Racontée par l'un de ses membres, cette communauté tire force et originalité de son impérieuse présidente-directrice générale, Madame Vivianne.

«Il ne faut pas croire que les gens qui vivent à La Demeure sont des demeu- rés, ou des prisonniers, ou des délinquants, ou des fous, ou des brigands, ou de la mauvaise graine, ils sont seulement un peu de tout cela, et il serait vain de les réduire à quelques tours de passe-formules. Il y a en nous des splendeurs qu'il faut peut-être aller chercher, des splendeurs enfouies sous des couches de désarroi, de tourments, de méchancetés, de désespoir, d'obstination, d'errances, de mauvaises routes, de mauvais choix, autant de dérives qui ne sauraient effacer la bonne pâte qui existe derrière tout cela et qui ne demande qu'à être pétrie. »

 

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MICHEL LAYAZ
Les Larmes de ma mère, Zoé, 2002.

 

Comme chaque année, le Prix Dentan est allé aux Éditions Zoé pour Les Larmes de ma mère de Michel Layaz (y avait-il d'autres éditeurs en lice ?). Mais disons-le tout net : le livre de Michel Layaz vaut mieux que toutes les basses manœuvres qui entourent les Prix. C'est un roman plus personnel, et bien mieux maîtrisé, que les livres précédents de l'écrivain vaudois qui partage son temps entre Lausanne (où il enseigne) et Paris (où il écrit). Construit comme une mosaïque de souvenirs d'enfance, qui tous prennent naissance dans la matérialité des choses (une canne à pêche, des fléchettes, un couteau à viande), le roman de Layaz recompose, en les analysant, en les décortiquant, autant d'images fondatrices de ses premières années. À la manière de Michel Leiris (dans L'âge d'homme), l'écrivain reconstitue une mythologie première qui non seulement a marqué son enfance, mais détermine encore sa vie présente. Au centre de cette mythologie, la figure à la fois castratrice et aimante de la mère, ressuscitée ici par une écriture cruelle, précise, tendue, qui manque rarement sa cible. Par sa violence et sa musique secrète, le livre de Layaz libère des fantômes qui hanteront pour longtemps ses lecteurs.

 

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MICHEL LAYAZ
Ci-gisent, L'Âge d'Homme, 1998.

 

Il y a cinq ans paraissait le premier livre de Michel Layaz, né à Lausanne en 1963.Quartier terre fut salué par une partie de la critique, car il était riche de promesses, novateur par son style, à la fois dense et élégiaque. Ces qualités, on les retrouve aujourd'hui dans Ci-gisent, le troisième roman de Michel Layaz. Un livre à vrai dire déroutant, non par son thème (la femme fatale), mais par sa construction, toute en tours, détours et circonvolutions.

Ce récit singulier se déroule en partie à Rome (où l'auteur a séjourné une année à l'Institut suisse). C'est là qu'une jeune femme, Irène, convoque les hommes qu'elles a aimés pour leur remettre " une boîte métallique ", sorte de boîte de Pandore, un enregistreur et une cassette vierge sur laquelle s'étalent les lettres CI-GISENT et chacun d'eux va dérouler ses souvenirs.

Comme la solution d'une énigme, cette explication, qui clôt le beau roman de Michel Layaz, vient donner sens à tout ce qui précède : les monologues croisés, intriqués, imbriqués comme les reflets d'un même miroir, des quatre amants d'Irène. De ces amants, l'on saura peu de choses, sinon qu'ils auront tous, à leur manière, tenté d'approcher le secret de cette femme, et que tous y auront échoué. Davantage même : chacun aura laissé dans l'aventure une partie de lui-même, comme Holopherne " perd la tête " en faisant l'amour avec la belle Judith…

Roman complexe, donc, d'une écriture parfois un peu bavarde, Ci-gisent intéresse par le portrait en creux qu'il donne d'une femme qui, ne faisant que passer dans la vie de ses amants, laisse pourtant cette vie bouleversée, saccagée, en miettes. Roman lyrique, également, au style soigné, mais dont la construction n'est pas tout à fait maîtrisée, ni d'ailleurs le mélange des diverses voix narratives, Ci-gisent n'en demeure pas moins un texte intéressant.

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