FEUILLETON LITTÉRAIRE
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Dernière mise à jour le 22 juillet 2004

 

 

FEUILLETON LITTÉRAIRE

PHILIPPE BARRAUD
La Fuite, Bernard Campiche Editeur, 1994.

 

Faut-il parler des mauvais livres ?

A chaque mois, la même question revient, lancinante, sans réponse : que faire de ces romans qu'on attaque la fleur au fusil et qui, malgré tout l'enthousiasme du monde, nous tombent des mains sitôt passées les premières pages ? Le plus souvent, ils filent aux oubliettes, et personne n'en parle. Ce qui n'est pas dommage. D'autres fois, n'écoutant que son courage, le chroniqueur s'accroche et espère que la suite, brusquement géniale, vienne effacer la première impression négative.

Ce qui, hélas, n'est pas toujours le cas.

Prenons, par exemple, La Fuite de Philippe Barraud, récit au demeurant louable des amours d'un enseignant (l'école, décidément, quelle mine pour la littérature !) avec l'une de ses élèves. Cela démarre en trombe, avec, dès la première page, la description lyrique et fort savante des fresques du Paradis terreste que Michel-Ange a peintes sur le plafond de la Chapelle Sixtine.

On voit que d'emblée tout est dit : Rome, figure fugace du bonheur, et les amants bientôt chassés du Paradis…

Après cette belle ouverture, Philippe Barraud s'emploie à raconter l'histoire de Pierre Reguin, " professeur de gymnase ", et de sa jeune élève Aline, fille d'immigrés italiens. C'est là, on le pressent, que tout se gâte. Quand Pierre apprend qu'Aline est enceinte de ses œuvres (cela ne vous rappelle-t-il pas un roman de Ramuz ?), il est en proie au plus extrême désarroi. D'abord parce qu'il est marié, ensuite parce qu'il est professeur (bientôt tout Yverdon va se mettre à jaser), enfin parce que bien sûr il n'avait pas prévu ce maudit contretemps.

Doutes, torrents de larmes, atermoiements : Pierre passe par toutes les étapes du remords et de l'autoflagellation. Comme on le redoute, la brave Aline finira par avorter et Pierre, croyant tenir en main son destin, perdra en fin de compte et sa femme et sa maîtresse. Morale (très morale ) de l'histoire : restez fidèle à votre épouse ou alors, si par mégarde vous la trompez, prenez vos précautions, car on ne sait jamais…

L'histoire, comme on le voit, est d'une grande banalité. Quant au style de cette Fuite, c'est l'autoroute aux lieux communs. On ne dénombre pas, au fil des 102 pages de ce maigre récit, les clichés et les poncifs. La chaleur, toujours, y est " écrasante ", l'attente " interminable ", l'unité " singulière ", etc. Mais gageons que Philippe Barraud, par ailleurs excellent journaliste à L'Hebdo, corrigera le tir dans son prochain livre et nous donnera, enfin, un beau et bon roman.

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