FEUILLETON LITTÉRAIRE
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Dernière mise à jour le 22 juillet 2004

 

FEUILLETON LITTÉRAIRE

AMÉLIE PLUME
Hélas nos chéris sont ennemis, Éditions Zoé, 1995.

 

Féminisme bas bleu

On fait quelquefois le reproche aux écrivains d'ici de n'avoir pas de style, ou de le négliger, ce qui est parfois vrai. À d'autres, me semble-t-il, il faudrait reprocher le contraire : ils ont un style, bien sûr, immédiatement identifiable, et ils s'y tiennent avec obstination. Mais ensuite ?

C'est le cas d'Amélie Plume, dont la petite musique est reconnaissable entre toutes : écriture calquée sur la parole, rythme quasi haletant des phrases, parataxe. Son style n'a pas varié d'une virgule depuis son premier (et excellent) roman, Les aventures de Plumette et de son premier amant, paru en 1981. Le malheur, c'est qu'à force d'écrire toujours le même livre, la plume d'Amélie s'est peu à peu vidée de sa substance, et a fini par s'étioler.

Son dernier opuscule, Hélas nos chéris sont nos ennemis, en est un exemple flagrant : à chaque page, dirait-on, l'écrivaine carougeoise s'autoparodie, tant au niveau du style qu'à celui du contenu, prisonnière de ses tics et incapable d'échapper au féminisme bas bleu qui a fait son succès, mais qui, aujourd'hui, la dessert. Les cinq couples dont elle trace le portrait manquent également de profondeur : ce sont des esquisses dessinées à la hâte, sans précision et sans relief, qu'on oublie sitôt que l'on a tourné la page.

C'est là, sans doute, le risque principal de l'écriture d'Amélie Plume : à force de s'attacher au quotidien (les courses, l'enfant qui pleure, la vaisselle qui attend), elle est tombée elle-même dans la banalité. Ce qu'elle dénonce est dépassé ; ce qu'elle invente ne surprend plus.

Reste, bien sûr, la musique amusante des phrases.

Mais les paroles, Amélie ?

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