FEUILLETON LITTÉRAIRE
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Dernière mise à jour le 22 juillet 2004

 

 

 

FEUILLETON LITTÉRAIRE

EUGÈNE
Mange Monde, L'Aire, 2000.

 

Quelle mouche a donc piqué Eugène, qui a publié quelques textes intéressants, pour qu'il a se lance dans une manière de roman policier auquel lui-même, hélas, ne semble pas croire une seconde ? Pour embrouillée, l'affaire Mange Monde l'est dès le début : un écrivain supercélèbre, Pierre Larmant, reçoit commande d'un feuilleton qui doit paraître tous les lundis dans un quotidien supercélèbre, Le Temps (sic). Mais, très vite lassé par ce labeur, il confiera son œuvre à un nègre, qui lui-même en mandatera un autre, qui lui-même… Si ce chassé-croisé peut divertir l'espace de quelques pages, il tourne très rapidement à vide. Et les coups de théâtre qui suivent, " gros comme des montagnes ", ne sauvent pas la mise de ce roman qui n'est même pas une parodie, mais au mieux un canular de potache. En outre, le style d'Eugène, extrêmement négligé, n'ajoute rien à l'ensemble, d'une très grande platitude.

 

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EUGÈNE
L'Ouvre-boîte, Editions de l'Aire.
Mon nom, Editions de l'Aire.

 

Le nom d'Eugène

Eugène, reparlons-en.

Son premier livre, un recueil de nouvelles paru aux Éditions de l'Aire, l'avait déjà laissé présagé. Un deuxième recueil, L'Ouvre-boîtes, puis un texte inclassable, Mon nom, entre le vrai roman et le faux journal intime, le confirment aujourd'hui : Eugène est bien l'un des auteurs les plus originaux de Suisse romande.

Né à Bucarest en 1969, mais établi à Lausanne depuis plusieurs années, Eugène s'est d'abord fait connaître comme le leader d'un groupe de rock, puis comme auteur de théâtre (sa pièce, Dorothy, fut jouée à Lausanne il y a deux ans). C'est ensuite, seulement, qu'il s'est lancé à corps perdu dans l'écriture, publiant des nouvelles, puis cet étrange texte intitulé Mon nom (palindrome parfait !), qui a reçu le Prix de la revue [vwa] en 1997.

Mon nom, c'est l'histoire d'un homme de soixante-trois ans qui part à la recherche de son passé, ayant le vague pressentiment qu'il a commis un crime, il y a très longtemps, dont il ne sait plus rien. Dans son introspection, pourtant, il connaît deux handicaps : d'abord, ses jambes malades l'empêchent de marcher plus de deux cents mètres, limitant son rayons d'action ; ensuite, étant étranger, il ne dispose que d'un réservoir de mots fort restreint : 1000 mots au maximum, ce qui limite, là encore, son champ de vision et d'expression. A lui tout seul, cet homme (qui n'aura pas de nom) est " une île de mille mots et de deux cents mètres de rayon qui part à la recherche de son passé. "

Si l'écriture accroche, d'emblée, par sa vigueur, son côté ascétique et cette quête un peu désespérée d'un sens qui fuit à mesure qu'on l'approche, elle a tendance, aussi, à se prendre à son propre jeu. Parfois, Eugène tourne en rond, devient le prisonnier de son propre miroir et l'écriture ne progresse plus. On aimerait retrouver le charme intact des premières pages, quand l'élan était neuf et alerte.

 

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