FEUILLETON LITTÉRAIRE
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Dernière mise à jour le 22 juillet 2004

 

 

FEUILLETON LITTÉRAIRE

MAURICE CHAPPAZ
Partir à vingt ans, La Joie de Lire, 1999.

 

Partir à vingt ans

Incorrect, également, mais dans un autre ordre d’idées, le dernier livre de Maurice Chappaz, Partir à vingt ans, où l’auteur valaisan revient avec passion et (im)pertinence sur la période controversée de la Deuxième guerre mondiale. D’apparence composite (on y trouve, en vrac, des poèmes anciens, des lettres inédites et des conversations avec des étudiants d’aujourd’hui), ce texte est à la fois un témoignage hors du commun sur la guerre vue et vécue par un jeune homme de 23 ans, qui à cette occasion découvre la volonté de résistance qui anime tout un peuple, et la naissance d’une vocation qui donnera les fruits que l’on connaît (il faut relire, à cet égard, la très belle lettre de Chappaz au Chanoine Saudan, premiers pas du poète dans la langue).

En ces temps d’autoflagellation, le regard engagé de Chappaz remet en perspective, en même temps qu’il l’éclaire, cette période incertaine de l’histoire. Il souligne la solidarité, la volonté irréductible de " tenir le monstre à distance ", les moyens dérisoires, aussi, des milliers de soldats postés aux frontières. Autrement dit, il évoque cette guerre du silence et de l’ombre, chaque jour indécise et risquée, qu’il est de bon ton d’oublier aujourd’hui.

Témoignage fort et émouvant, le livre de Chappaz est aussi une manière de testament, sous la forme d’une carte postale envoyée aux générations futures, un testament pour ne pas oublier, car " on court avec ses souvenirs comme avec des œillères, dans la direction de l’ombre ".

Oui, écrire pour résister. Écrire pour ne pas oublier – " et surtout le génie de ceux qui ne laissent aucune trace personnelle, sans lesquels il n’y aurait pas de barque où l’on distingue encore ceux qui racontent. "

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MAURICE CHAPPAZ
Portrait des Valaisans, Slatkine,1997.
avec Marcel Raymond, L'œil d'ombre, correspondance 1944-1981, Slatkine, 1997.

 

Portrait des Valaisans

Comme en écho aux beaux poèmes de Corinna Bille, Slatkine publie, coup sur coup, deux textes de Maurice Chappaz. Le premier est célèbre : c'est le Portrait des Valaisans en légende et en vérité, publié pour la première fois en 1976 par Bertil Galland, et devenu introuvable. Dans sa réédition, il est agrémenté de dessins d'Albert Chavaz qui n'illustrent jamais le texte, mais le prolongent et l'éclairent.

L'œil d'ombre, en revanche, est parfaitement inédit : il s'agit de la correspondance, qui s'étale sur près de quarante ans, entre Maurice Chappaz et le grand critique genevois Marcel Raymond. On sait que les deux hommes se sont rencontrés à Genève, alors que Chappaz suivait, sans trop y croire, les cours de l'Université. Une amitié est née, qui s'est forgée avec le temps et la distance.

De retour en Valais, Chappaz n'a cessé de faire lire à Raymond ses textes et ses poèmes, lui demandant même, à l'occasion, de les préfacer. D'abord irrégulière, leur correspondance a pris toute sa force et son ampleur à la mort de Claire Raymond, fin 1963, puis à celle de Corinna Bille, le 24 octobre 1979. Une même expérience du deuil et du silence, de l'amour dans la solitude lie alors les deux hommes qui s'écrivent beaucoup (les trois-quart des lettres couvrent les années 79 à 81). Deux voix se croisent alors et se répondent, l'une retenue, l'autre prolixe, " deux manières différentes d'être au monde ", comme l'écrit justement Jean-Paul Paccolat qui présente le livre. Mais ces deux voix, malgré leurs différences (culturelles, religieuses), puisent sans cesse à la même source, qui est la recherche de l'être dans et par l'écriture.

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