• ADLER • AESCHLIMANN • AMETTE • ANDREA • AUER •
B
• BAETIG • BARICCO • BARILIER • BARRAUD • BARTHES • BATAILLE •BAUVERD • BEETSCHEN • BELLOW • BEN SALAH • BERGÉ • BESSON • BILLE • BIMPAGE • BIZUB • BORGEAUD • BOUCHARD • BOULANGER • BOURGEADE • BOURU • BOUVIER • BOVARD • BRÉCART • BRÉHAL • BROUSTE • BRUCKNER • BUFFAT • BUHLER • BURRI •
C
•CAMPICHE • CARMEL • CASPARI • CHAPPAZ • CHARYN • CHESSEX • CLAVIEN • COHEN • COLOMBAN I• COMMENT • COUCHEPIN •
D
• DÜRRENMATT • FRISCH • DAHLEM • DALAIN • DANEY • DEBRAY • DELESSERT • DELHOMME • Prix Michel DENTAN • DERRIDA• DESARZENS • Dictionnaire de Rousseau • DJIAN • DONZELOT • DUBATH • DUNILAC • DUPUIS •DURAS • DUTEURTRE • DUVAL •
E
• ÉCHENOZ• EICHER •EIGENMANN • EUGÈNE •
F
• FARRON • FAZAN • FELLOUS • FERGUSSON • FINKELKRAUT • Collection FLEURON • FLUCKIGER • FONTAINE • FOURNIER •FRIGERIO • FROCHAUX •
G
• GARCIN• GAULIS • GENOUX • GILLE • GODEL • GROBÉTY •
H
• HALDAS • HERSCH • Histoire de la littérature en Suisse romande • HOREM •
I
• IRVING •
J
• JACCARD • JACCOTTET • JALABERT • JENNY •
K
• KELLER• KRAMER •KUFFER • KUNDERA • KUTTEL •
L
• LACAN • LACLAVETINE • LADOR • LAEDERACH • LAINE • LAMARCHE • LANOVA • LAPLACE • LAYAZ • LÉVY • LODGE •
M
• MAGGETTI • MARGUIER • MÀRQUEZ • MASSARD • MAYER • MEIZOZ • MERCANTON • METROPOLIS •MICHON • MIGNATTE • MOERI • MORET • MOSER •MOULIN •
N
• NADEAU • NICOLLIER • NIMIER • NOGUEZ • NOVERRAZ •
O
•OATES• ONETTI • ORNER • ÖZDAMAR •
P
• PAJAK • PASQUALI • PASQUET • PERRELET • PHILIPPE • PIETRI • PINCEMIN • PIROUÉ • PLUME • POLLA •
Q
• QUIGNARD •
R
• RACINE • RAMUZ • REBETEZ • REVAZ •REZA • RICHARD •RISTAT • ROBERTS • ROCHE • ROLIN • ROMAN • ROMAIN • ROUD •ROULET •
S
• SAFONOFF • SALAGNAC • SALEM • SALLENAVE • SANDOZ •SCHRIBER • SCHUHL • SEMPRUN • SOLLERS • STEINER • STRINDBERG •
T
• TABUCCHI • THURLER • TÖPFFER • TORNAY • TOURNIER • TSCHOKKE •
V
• VALBERT • VERNY • VIALA • VIDALING • VIGNE • Vingt-cinq siècles de littérature • VOISARD • VUILLEME • VUILEUMIER •
W
•WALZER • WIAZEMSKY •WEIBEL • WIDMER •
Z
• ZAECH • ZELLER • ZGRAGGEN • Jean ZIEGLER • Wédad Zénié ZIEGLER •
CONTACT
:
jolivier@worldcom.ch
Dernière mise à jour le 22 juillet 2004
FEUILLETON LITTÉRAIRE COLETTE FELLOUS
Midi à Babylone, Gallimard, 1994.
Un livre aux résonances multiples
C’est un étrange monologue que Colette Fellous nous livre dans Midi à Babylone, un roman envoûtant qui propose, en quinze séquences brèves, les fragments dispersés d’une vie, elle aussi, en danger. Souffrant de migraines, la narratrice consulte un spécialiste. Celui-ci, aussitôt, décide de soumette sa patiente à une machine terrifiante (bien qu’inoffensive) : l’imagerie à résonance magnétique. Le livre reproduit donc le monologue de la " malade " tandis qu’elle est à l’intérieur de la machine et dure exactement le temps d’une séance : quarante minutes.
Fascinant, Midi à Babylone l’est à plusieurs niveaux. Par son prétexte, d’abord, qui fait peser comme une sourde menace sur l’écriture. La narratrice parviendra-t-elle au terme de son parcours (son calvaire) ? Et si oui, quel sera le verdict de la machine ? Ensuite par sa structure, obsessionnelle et musicale : " d’abord balbutier et ne rien voir, avancer à tâtons dans l’indistinct, ensuite placer lentement les mots, ordonner les images, réveiller les petits morceaux d’inquiétude, installer la musique, essayer de rassembler les générations, ouvrir les corps et se fondre dans la disparition. "
Peu à peu, comme aimantée par la machine qui emprisonne la narratrice, l’écriture réveille et brasse une foule de fantômes. Des lieux, d’abord, dont l’étrangeté, tout au long du récit, ira en s’amplifiant. La Gascogne, la Toscane, et surtout Babylone, cet Orient de rêve qui semble à jamais perdu. Des personnages, ensuite, comme Christopher, le voisin un peu fou, la petite fille rousse d’Italie et ce visage aux contours imprécis, qui guette la narratrice depuis Babylone. " Ce visage qui s’approche régulièrement et qu’elle perd aussitôt. Ce visage nomade qui se glisse parfois dans un nom et qui, d’un coup, choisit de s’échapper vers la forêt ou de se glisser entre les branches du peuplier. Celles du sommet, les plus cristallines, les plus transparentes. "
Avec Midi à Babylone, Colette Fellous nous invite à passer de l’autre côté du miroir, là où les ombres se rejoignent, les destins se croisent et les sourires, malgré la distance des ans, étrangement, se ressemblent.