FEUILLETON LITTÉRAIRE
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Dernière mise à jour le 22 juillet 2004

 

 

 

 

 

FEUILLETON LITTÉRAIRE

GERMAIN CLAVIEN
Gens d'hier et d'aujourd'hui, L'Âge d'Homme, 2002.

 

Avec Gens d'hier et d'aujourd'hui, Germain Clavien nous livre tout simplement le 16è volume de sa lettre à l'imaginaire ! Que de chemin parcouru depuis Un hiver en Arvèche ! Quelle passion, aussi, à décrire (et à déchiffrer) les jours qui coulent, heureux ou malheureux, dans cette vallée lointaine où Bertrand Ardou poursuit son œuvre ! On retrouve le ton à la fois fraternel et sans complaisance de Germain Clavien qui nous livre la chronique d'un petit canton en proie à la folie des Jeux Olympiques (2002, puis 2006), aux scandales financiers, aux guerres de religion. Clavien nous livre aussi une description sans concession du milieu littéraire suisse romand – ou plutôt des quelques critiques, de plus en plus dispersées, qui en tiennent lieu. C'est drôle, extrêmement bien écrit, et savoureux de bout en bout.

 

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GERMAIN CLAVIEN
Aux quatre vents, L'Âge d'Homme, 2000.

 

Entreprise par Germain Clavien il y a près de trente ans, La Lettre à l'Imaginaire compte aujourd'hui quinze volumes. Une telle constance, une telle opiniâtreté (c'est-à-dire une telle ambition) à une époque où les livres s'écrivent et se jettent comme des kleenex, est déjà remarquable. Ce qui l'est encore plus, c'est le dernier volume de cette Lettre, intitulé Aux quatre vents, qui reprend certains thèmes des ouvrages précédents (le milieu littéraire, la montagne, l'enseignement, l'affection pour sa fille) pour les approfondir et leur faire rendre gorge. Que de rage chez Clavien quand il dénonce les " affaires " de son canton ou la folie des Jeux Olympiques ! En voilà un qui ne baisse pas les bras, ne change pas de direction quand le vent tourne. Que de talent aussi à rendre compte de la vie quotidienne, ses incidents, ses petites déceptions, ses grandes émotions ! Dans la saga de sa Lettre à l'Imaginaire, Aux quatre vents compte certainement parmi les chroniques les plus réussies, par son allant, sa verve et sa colère jamais dissimulée.

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GERMAIN CLAVIEN
Tant qu'il y aura des jours, L'Âge d'Homme, 1998.
Un hiver en Arvèche,
Poche suisse 143, L'Âge d'Homme.

 

Clavien l'irréductible

Il y a quelque temps déjà (cinq ans à notre connaissance) que Germain Clavien ne donnait plus de nouvelles – et sa voix nous manquait. Il nous revient avec Tant qu'il y aura des jours, le quatorzième tome de sa longue " Lettre à l'Imaginaire ", la chronique passionnante d'un homme habité par l'état de poésie.

L'œuvre de Germain Clavien (né à Sion en 1933), saluée dès ses débuts par Philippe Jaccottet et Maurice Chappaz, compte parmi les plus abondantes et les plus exigeantes de ce pays. Elle se compose de huit volumes d'une poésie âpre et lyrique, de contes et de pièces de théâtre, et de cette longue " Lettre à l'Imaginaire ", d'une ampleur rare dans nos littératures, dont le premier volume, Un Hiver en Arvèche, publié en 1971, reste encore dans toutes les mémoires.

Carnets de doute

C'est un sentiment d'inquiétude qui habite Tant qu'il y aura des jours. Où est passée cette confiance en l'écriture des premiers volumes de la Lettre ? demande Clavien. Quel mauvais ange l'a volée ? Où est passé le feu sacré du poète ?

Au fil des jours et des combats (sa tenace opposition aux JO de Sion 2002), pourtant, l'écrivain reprend pied non seulement dans sa vie, mais aussi dans sa recherche fondamentale qui est d'"exprimer l'homme authentique dans sa totalité, en dehors des ornières de l'esthétique et de la forme. " Il se construit en cherchant constamment sa place, dans la " vie " comme à l'intérieur de ce petit théâtre tragi-comique qu'est la littérature romande. Cela nous vaut des pages excellentes, écrites au vitriol, sur les intrigues de cour entre Genève et Lausanne, Le Journal de Banqualvin et Le Pain Quotidien. Jamais Clavien n'est dupe du jeu littéraire. Jamais, non plus, il n'attache à ce jeu plus d'importance qu'il n'en mérite. Car l'essentiel est ailleurs, le poète le sait bien. Comment habiter poétiquement notre monde ? Ou encore, selon les mots de Hölderlin : à quoi bon des poètes en un temps de misère ? De même qu'il cherche l'élan qui guidera sa phrase, de même Clavien égrène les jours tantôt radieux, tantôt désespérés de notre vie, en recherchant dans les gestes et les moments les plus quotidiens l'essence même de la poésie.

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