FEUILLETON LITTÉRAIRE
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Dernière mise à jour le 22 juillet 2004

 

FEUILLETON LITTÉRAIRE

CATHERINE SAFONOFF
Le Pont aux Heures, Zoé, 1996.

 

Il y a chez Catherine Safonoff, depuis La Part d'Esmé (paru chez Galland en 1977) jusqu'à ce Pont aux Heures, une écriture constamment déchirée entre la tentation de dire et la nécessité – intime, incontournable – de taire. Comme si, à chaque fois, ses livres se nourrissaient d'un secret qui ne lui appartient pas, et que, bien sûr, elle n'a pas le droit de révéler.

" D'où est-ce que tu sors tout ça ? demande Vrochunda.

D'elle, bien sûr, c'est elle qui me souffle ce que je lui raconte, je ne possède que ce qu'elle me donne. "

C'est ici la narratrice qui parle, une narratrice sans visage qui essaie de faire part d'une double fascination : celle de Méli l'étudiante pour Vrochunda, la chanteuse des rues ; et puis sa propre fascination, à elle qui écrit, fascination pour l'étudiante et pour la chanteuse.

Cette fascination, on dirait que la narratrice tourne autour sans jamais l'élucider vraiment, comme si elle avait peur de se brûler les doigts. Ce qui explique les tours et les détours d'un récit à la fois lent et minutieux que la narratrice interrompt lorsqu'il risque de s'emballer (ou de trop en dire) : " Je parle pour garder [Vrochunda], mais plus je parle et plus je tais mon secret. Plus je parle et plus j'enfouis mon amour. "

Entièrement écrit sous la fascination d'un chant (premier et dernier mot du texte), Le Pont aux Heures est une sorte de conte de fée où deux femmes jouent à la bague d'or, où les amants se réfugient dans un château hanté et où le temps, bien sûr, est aboli. C'est un conte doux-amer, aux personnages fantomatiques, aux événements improbables, et qui laisse après lui une musique aussi secrète qu'entêtante.

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