FEUILLETON LITTÉRAIRE
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Dernière mise à jour le 22 juillet 2004

 

 

FEUILLETON LITTÉRAIRE

CAROLINE LAMARCHE
J'ai cent ans, Éditions L'Âge d'Homme, 1996.

 

L'enfance de l'écriture

Que reste-t-il à écrire, aujourd'hui, alors que nous sommes submergés par les romans de circonstance, les recettes de cuisine, les témoignages apitoyants, les pseudo-confessions, bref autant de non-livres qui occupent avec obstination les éventaires des librairies ? Tout, sans doute, puisque à chaque fois, un vrai livre interroge ses sources, le surgissement de l'écriture, dans l'amour ou l'enfance, et sa place aujourd'hui, au milieu des images.

Retenez bien ce nom : Caroline Lamarche. Écrivain belge, auteur de poèmes et de romans (deux, à ce jour, publiés chez Spengler et Minuit), cette jeune femme est une révélation. Son dernier livre, J'ai cent ans*, est un recueil de nouvelles qui, toutes, évoquent cette enfance de l'art qu'est l'amour, à travers des textes brefs, d'une densité exceptionnelle, qui sont tous des tableaux d'une extrême précision (la peinture est partout présente dans l'écriture de Lamarche), tant au point de point du dessin, qu'à celui des couleurs.

À chaque fois, c'est une solitude – solitude de l'amour et solitude de l'écriture – évoquée à travers les mots simples et parfaitement ciselés d'une narratrice sans visage, mais qu'on devine très proche des personnages qu'elle met en scène. Solitude des commencements, aussi, de la première déclaration d'amour (" Léo et moi ") qui tombe dans le silence, et montre combien il est ardu de toucher l'autre par le langage. Solitude de l'enfance, enfin, qu'un bulldozer saccage, un beau matin, mais qui brûle encore dans le cœur de la jeune fille. C'est le manège de son enfance, soudain, qui part en cendre, et son premier amour, magnifiquement prénommé Mensonge, un cheval qui l'accompagnait toujours dans ses évasions et ses fuites. L'enfance est morte, ou plutôt elle survit, comme une poignée de fantômes, en chacun de nous, et c'est là que naît l'écriture, de l'enfance et du deuil, précisément, et du désir de la ressusciter, de l'écrire et de la donner aux autres, pour essayer (peut-être) de la comprendre.

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