Les livres de Jean-Michel Olivier sont disponbles sur Internet:

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et aux librairies:
Le rameau d'or

Delphica

G. Haldas

 

LA CHAMBRE NOIRE
   (Genève, Éd. du Styx, 1982, 105p., dessins de Feurer)
        Sommaire

 

ÉCHOS
  Alexandre LEUPIN.
 « Intimités : coup dessai »,
 in L’Âne (Paris), print.1983.

    Josyane SAVIGNEAU.
«Tombeau pour Maurice Blanchot »,
Le Monde,
rubrique Récits, févr.1983.

 

ENCRE SUR PAPIER
DE FEURER

René Feurer est peintre. Il est né à Saint-Gall en 1940. Il vit et travaille actuellement à Genève.

Deux ouvrages témoignent de la collaboration du peintre et de l'écrivain: la Chambre noire et l'Empire de la couleur.

Pour en savoir plus sur René Feurer :
 Jean-Michel OLIVIER.
«
Le carnet d'amateur d'art. Feurer : les pièges de la couleur», Journal de Genève, no 199, 22 mai 1984.

 

I.
la chambre
la jeune femme
l’intrus
le rêve de l’escalier
la méprise
la vitre

II.
le quartier
la dispute
première visite
l’apprivoisement
les pas
la peur d’entrer

III.
l’antichambre
premières chambres
l’accueil
l’attachement
le cahier rouge
le départ

IV.
fragments : l’entrée
le vestibule
la salle de bain
l’alcôve
la cuisine
ma chambre

V.
la perruque
un ami
la fugue
le carnet perdu
une voisine
les murs

VI.
tombeau
autre tombeau
le tableau
une lettre
l’émoi (post-scriptum)
le désert

Sur des dessins de Feurer (1976)

La chambre (extrait)

C’est une chambre où souvent, pendant plusieurs années, l’amertume et l’ennui m’ont maintenu comme à l’écart du monde. À quelque heure du jour ou de la nuit, je trouvais là un refuge, parfois providentiel, aux maux qui m’accablaient, alors que je cherchais vainement le sommeil dans ma propre chambre, contiguë à celle-ci.

Il me suffisait, en faisant seulement quelques pas, de pénétrer dans l’autre pièce, de m’étendre sur le lit et de fermer les yeux pour – miraculeusement – m’endormir presque aussitôt.

Cette chambre, je la voulais meublée de façon rudimentaire : un lit, une table avec quelques livres, une simple chaise, une lampe et c’est tout.

Aucun tapis sur le sol, aucun tableau, aucune reproduction sur les murs qui devaient, selon rnes vœux, demeurer entièrement nus.

Les volets étaient fermés en permanence; les rideaux tirés ne laissaient pénétrer aucune lumière de l’extérieur.

Là, loin des tracas de toute sorte, j’aimais à venir lire ou dessiner, lorsque le travail de la journée n’avait pas été trop épuisant et que mes paupières, sitôt le seuil franchi, ne se fermaient pas toutes seules.

 

 

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