Les livres de Jean-Michel Olivier sont disponbles sur Internet: * et aux librairies:
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LA
CHAMBRE NOIRE |
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ENCRE
SUR PAPIER René Feurer est peintre. Il est né à Saint-Gall en 1940. Il vit et travaille actuellement à Genève. Deux ouvrages témoignent de la collaboration du peintre et de l'écrivain: la Chambre noire et l'Empire de la couleur. Pour
en savoir plus sur René Feurer :
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IINTIMITÉS : COUP D'ESSAI, Alexandre LEUPIN, in LÂne (Paris), print.1983. Le coup d'essai des Editions du Styx est une réussite. La chambre noire réunit en grand format, sur beau papier et en English Times corps 15, un texte de Jean-Michel Olivier et six dessins de René Feurer. Le texte s'organise en séquences, autour des images, superbes dans leur fausse perspective : portes, fenêtres, escaliers, encoignures ; ni meubles, ni personnages, ni bibelots, mais l'espace tel qu'en lui-même il s'aplanit sur la feuille.La chambre-cauchemar Le rapport de l'image au texte n'est pas d'illustration, pas plus que le texte ne légende les vignettes, l'étrange " représentation " et l'écriture s'embrayant ici mutuellement, dans une intrication indivisible. Que se passe-t-il dans la chambre ? Et pourquoi " noire " ? Le style cristallin d'Olivier semble appeler une autre épithète. Mais cette écriture se débat avec l'obscur, lutte, dans sa maîtrise, avec quelque chose qui déborde toute maîtrise. Car la chambre, c'est d'abord le lieu d'une immense inquiétude, d'un cauchemar qui provoque tour à tour les sommeils les plus abrutissants et les insomnies les plus entêtées. En ce sens, on n'en sort jamais. Si on la quitte, c'est pour retrouver ailleurs, ses métaphores : matrice ou tombeau, peu importe. Mais, simultanément, la chambre est toujours sous la menace du dehors, de l'envahissement destructeur de l'ailleurs. La noirceur, c'est aussi que la chambre n'est jamais une : " Avant cette chambre, bien sûr, il y eut une autre chambre. Et avant celle-là, une autre encore. " Le risque est donc que le narrateur soit, à perpétuité, condamné à l'antichambre, qu'il ne puisse habiter qu'entre le dehors et le dedans, dans le non-lieu : " Une chambre en elle-même n'est rien : que le siège d'une absence qu'elle circonscrit. " Doublure Le risque est aussi que celle que l'on accueille, à contrecur, l'autre qui s'impose dans la chambre, soit, elle aussi, déboutée du privilège d'habiter. La chambre alors ouvre ses portes sur le dédoublement, l'effacement, l'absence. Ainsi l'hôte se confond-il avec l'hôte, dans une hospitalité qui les compromet tous deux et qui devient l'origine dédoublée et perdue de l'écriture : le narrateur volera les notes de celle qui n'est que de passage, les recopiera, en fera partie de son livre ; ce qui renvoie aussi à la double signature du texte, celle de l'écrivain et celle du peintre. L'écriture et l'image sont donc le point focal (sournoisement dédoublé) où se tente, désespérément, la circonscription de l'extérieur. Se plaçant sous le regard épouvantable du dehors d'autant plus menaçant que l'horreur ne s'indique que dans la paix des mots, si lisses, si bien alignés le style est ici ce qui rend du même coup, immédiatement et absolument, le dedans inhabitable. TOMBEAU POUR MAURICE BLANCHOT, Josyane SAVIGNEAU, Le Monde, rubrique Récits, févr.1983. Pour son premier livre de fiction, Jean-Michel Olivier joue, mais ne triche pas. Tout commence par une citation de Maurice Blanchot, dont on ne précise pas qu'elle est extraite de l'Arrêt de mort. C'est pourtant là la clé de cette Chambre noire pour développer les photographies ? récit écrit à la manière de Maurice Blanchot. C'est assurément moins un plagiat qu'un hommage, et c'est plus encore une " autobiographie littéraire " de Jean-Michel Olivier, autour de six dessins de son compatriote suisse le peintre René Feurer, qui ouvrent les six parties de ce court récit et en sont sans doute le prétexte. La chambre est celle qu'habita une jeune femme dans l'appartement du narrateur. Qu'elle soit morte ou simplement partie, la chambre est désormais inoccupée mais intacte, condamnée. Cette chambre, tombeau, reliquaire, sorte d'oratoire aussi, est le lien ultime avec la jeune femme et le pivot du récit qui mène d'appartement en hôtel, à la rencontre d'une femme : une autre, ou peut-être la même, celle qui a laissé un journal intime où sont décrits les dessins de Feurer. Il n'est certes pas dépourvu dintérêt, ce " tombeau de Maurice Blanchot ". Il peut se lire avec plaisir sans la clé, si l'on se " trompe de porte " comme dit la citation d'Edmond Jabès qui le clôt. C'est un exercice séduisant, mais pas plus qu'un exercice, un peu trop subtil peut-être. |
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