Les livres de Jean-Michel Olivier sont disponbles sur Internet: * et aux librairies:
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LE
VOYAGE EN HIVER |
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LE FILS DE LA DIVA. Henri-Charles DAHLEM, Coopération, no 4, 26 janvier 1995. Jean-Michel Olivier reprend un drame antique dans son nouveau roman sur fond de musique et d'Allemagne. Un soir, un train. À sept ans, le narrateur du nouveau roman du Genevois Jean-Michel Olivier prend le Paris-Genève pour échapper à la guerre, mais aussi à la vie vagabonde de sa mère. Johanna Silber est chanteuse de cabaret et d'Opéra, mais elle donne peu de nouvelles à ce gamin qui végète sur les bords du Léman. Avec Bâcle, son protecteur, il va imaginer de beaux scénarios jusqu'à ce jour de 1950 où, après un rendez-vous manqué, il décide de partir à la recherche de cette mère mystérieuse. Sa quête, qui a tout du parcours initiatique, est aussi une nouvelle version d'un drame antique. Un drame qui se joue dans le décor d'un pays dévasté, l'Allemagne de l'après-guerre. De Berlin à Heiligenhafen (entre Kiel et Lübeck) en passant par l'Amérique, le jeune homme va reconstituer le parcours de cette femme. Très vite, il va se rendre compte que son enquête ne sera pas dépourvue de risques, mais tel Icare il préférera se brûler les ailes, plutôt que de devoir renoncer à son " soleil ". LE SECRET DE LA DIVA. Jean-Louis KUFFER, 24 Heures (Lausanne), 16 août 2000. Les brumes un peu maussades d'avant la canicule offraient un décor approprié à la lecture de ce roman délectable au ton alerte et à l'atmosphère jouant superbement avec les images (jusqu'aux clichés du plus doux kitsch) du romantisme et de l'expressionnisme allemands. Sous la forme d'une quête (de la mère enfuie, de la femme, des multiples aspects de la vie, enfin d'un secret qui se révèle terrible, quoique frotté de malice), l'écrivain genevois nous entraîne dans la foulée d'un jeune héros à la Eichendorff, largué dès son enfance par sa mère (artiste lyrique forcément aussi occupée que sublime). confié sept ans à un maître de musique genevois, puis lancé sur les routes d'Allemagne, de Baden-Baden à Berlin et jusqu'aux rives de la mer Baltique. En bonne tradition d'apprentissage, les rencontres faites en chemin sont au moins aussi importantes que l'issue de la quête, complétant en outre chaque fois le portrait " en creux " de la mère du protagoniste, la capricieuse et insaisissable Johanna Silber. Du musicien de casino aux clodos berlinois, en passant par Maria la belle de nuit ou telle autre cantatrice déchue, l'itinéraire initiatique aboutit en un lieu confinant au fantastique, pour une révélation ultime qui réunit la mélancolie de Schubert et les failles plus vertigineuses de Schumann. La musique, ses délices et ses abîmes, " gouvernent " aussi bien ce drôle et beau petit livre à redécouvrir absolument. ENTRETIEN.
Anne TURRETINI. Scènes
magazine Comment s'est déroulée la rédaction du Voyage en hiver ? Ecrire un livre, c'est partir en voyage. Voyage dont on ne sait ni la destination, ni, bien sûr, la durée. Et pour lequel, souvent, il faut se dépouiller de ses bagages. Pour Le Voyage en hiver, j'ai accumulé beaucoup de notes et de lectures, des plans de villes, des cartes postales. Et surtout je me suis imprégné de musique. Puis est venue la rédaction proprement dite, de longue haleine, puisqu'au départ je voulais écrire un livre à deux voix, un livre dans lequel la voix de Mathias serait comme un écho de la voix de sa mère. J'ai terminé le livre, qui était très long, mais je n'en ai pas été satisfait. Alors j'ai coupé la partie consacrée à Johanna (qui paraîtra peut-être un jour) en ne gardant que la version de Mathias, ce qui donne au récit plus de rythme et plus de nerf. L'absence est un thème essentiel dans votre livre. Pouvez-vous nous en parler ? Tous mes livres tournent autour d'une absence, que ce soit le départ de Si dans L'Homme de cendre, une jeune femme qui s'éloigne à la nage dans La Mémoire engloutie ou, ici, la mère de Mathias Silber. Cette absence, à chaque fois, est liée à une voix. Sans doute n'est-ce pas un hasard parce que je m'intéresse, depuis toujours, à ce qui précède l'écriture elle-même. Au silence, au secret. A tout ce qui, encore, n'a pas droit de parole. Pour moi, c'est vrai, il y a de la musique derrière tout ce que j'écris. Les lieux sont-ils aussi importants que les personnages ? Dans Le Voyage en hiver, certainement, puisque chaque lieu est associé à un personnage différent : Genève à Julien Bâcle, le vieux maître de musique ; Baden-Baden à Hermann Roth ; Berlin à Hanna Rosen et à Fritz Walter ; Heiligenhafen à Emmanuel Mortgage. Comme les personnages de chair et d'os, les lieux révèlent à Mathias des pans entiers de son histoire. Pas seulement parce qu'ils sont chargés de souvenirs Quel rôle joue l'enfance dans votre livre et dans votre vie d'écrivain ? A l'origine d'un livre, il y a toujours une voix qui vient de très loin, de l'enfance ou des premiers temps de la vie. C'est un murmure ou un chuchotement. Une chanson qui s'imprime en nous bien avant que nous sachions parler. C'est vers cette voix que se tourne Mathias, ou plutôt vers ce qu'il en reste. Toute son enfance est baignée par cette voix qui brusquement s'est tue. Ce silence, Mathias le considère comme une trahison. Et un malheur, aussi, qui le jette hors de l'enfance. Bien sûr, comme chacun, Mathias éprouve la nostalgie de son enfance. Mais j'essaie de montrer, également, que cette cassure dans sa vie (le silence de la mère) constitue un événement capital qui le pousse à entreprendre son voyage et représente, pour lui, le commencement de l'écriture. A votre avis, existe-t-il une littérature spécifiquement romande ? Et avez-vous le sentiment d'en faire partie ? S'il faut en croire certains critiques, surtout français, il existerait bel et bien quelque chose comme " la littérature romande ". Généralement, c'est le prétexte qu'ils invoquent pour ne pas en parler. Ou alors classer tous les géniards, introspectifs, lamentateurs invétérés dans ce chapeau commode. J'ai peine, pour ma part, à voir une quelconque unité (de forme ou de fond), parmi les écrivains d'ici dont j'admire le travail (Bouvier, Chessex, Vuilleumier, Moeri, Bovard) sinon, justement, ce qui rend leur voix singulière, c'est-à-dire inclassable.
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