Les livres de Jean-Michel Olivier sont disponbles sur Internet:

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et aux librairies:
Le rameau d'or

Delphica

G. Haldas

 

LA MONTAGNE BLEUE
  
(Genève (CH), Ides et Calendes, 1998.)

  

 

PHOTOS
DE JACQUES PUGIN

Jacques Pugin est né à Bulle le 20 mai 1954. La Montagne bleue témoigne d'une rencontre poétique entre art visuel (photo et peinture) et écriture. Il vit et travaille actuellement à Genève.

 

ŒUVRES

ROMANS
L'Homme de cendre
La Mémoire engloutie
Le Voyage en hiver
Les Innocents
L'Amour fantôme
Nuit blanche

RÉCITS
La Toilette des images
La Chambre noire
La Montagne bleue
L'Enfant secret

NOUVELLES
Le Dernier Mot

ESSAIS
Lautréamont
Virus — de la photographie
L'Empire de la couleur

POÉSIE
L'Œil nu

ENTRETIEN
avec Claude Frochaux

BIBLIOGRAPHIE

CONTACT
jolivier@worldcom.ch

 

 

 

DIEU QUE LA MONTAGNE BLEUE EST BELLE ! Serge BIMPAGE. La Tribune de Genève, 27-28 juin 1998, p. 40.

Heureuse coïncidence: au moment où l'on peut visiter la magnifique exposition sur la peinture Suisse entre réalisme et idéal, l848-l906 (au Musée Ram jusqu'au 13 septembre), paraît un savoureux opuscule intitulé La Montagne bleue. Fruit d'un duo formé de l'écrivain Jean-Michel Olivier et du photographe Jacques Pugin, tous deux Genevois, cette plaquette mérite le détour. Et pour pas mal de raisons. C'est un bel objet, conçu à l'ancienne et sous cellophane comme savent le concocter les éditions neuchâteloises Ides et Calendes, spécialisées dans les ouvrages d'art. Avant de mériter son contenu, tout comme le randonneur en quête de sommet, le lecteur doit payer de sa personne en découpant les pages. loin de nos mœurs impatientes, l'exercice n'en est pas pour autant rébarbatif. En délivrant ainsi les feuillets à l'aide d'un coupe-papier, le lecteur participe à la construction du livre.

Des sommets d'une sensualité redoutable

Et il en est récompensé. Voici qu'apparaît le Cervin, immense clitoris dans la pénombre du crépuscule, redoutable et fascinant. " Gare à celui qui s'aventure sur ces chemins de glace, seul, sans carte et sans équipement ! Car souvent, au détour d'un rocher, c'est un esprit malin qui guette le voyageur. " On croise en frissonnant le peuple fantôme des sapins enneigés, on risque ses pas vers d'autres photos. L'ascension commence. Une fois familiarisés avec le terrifiant théâtre d'ombre et de lumière des sommets, nous voilà de plain-pied dans l'autre monde. Sur la paroi, en contre-jour, un triangle blanc, un delta de lumière. " Pris dans un tourbillon de neige, le voyeur (1e voyageur) est aspiré par cette blancheur miraculeuse, et condamné, peut-être, à lui donner du sens. "

Loin de tomber dans le piège des horizons faciles, le texte de Jean-Michel Olivier est une progression à double entrée. Commentant la cinquantaine de photos de Jacques Pugin, il se révèle simultanément comme une histoire en soi et une initiation au travail du photographe. " Chacune des images, explique l'écrivain, est recomposée, retravaillée et coloriée à la manière d'un tableau. " Dans l'ordre de leur fabrication, ce sont d'abord des images peintes, au crayon de couleur ou à la main, puis digitalisées (saisies numériquement), et enfin imprimées.

La découverte d'un photographe

Surtout, Jean-Michel Olivier donne à voir comment Pugin s'y prend pour " corriger la nature " et retrouver, à force d'interventions sur l'image première, le plan originel qui a présidé, bien avant que l'homme ne les connaisse, à l'éclosion des montagnes. " Chez lui, la montagne n'est plus le siège d'une transcendance, d'un Dieu ou d'un secret, comme elle l'était chez les grands romantiques : c'est le lieu d'une expérimentation active des possibilités de la photographie. "

Les références littéraires sont nombreuses et pertinentes. Rousseau, Coxal, Sangsue, Colette, Chappaz ne sont pas la pour la figuration. Ils viennent éclairer la relation singulière de l'homme avec ces cimes de l'Oberland, telle celle de la Jungfrau (la Jeune Vierge) qui lance un défi au Moine et à l'Ogre qui la regardent. Sensuelle, la démarche de Jean-Michel Olivier l'est résolument. Et de façon multiforme. Ce n'est pas un hasard si, empoignant à bras le corps la question du rapport entre l'artiste et sa créature, il fait appel à Barthes, Kandinsky et Mallarmé.

En sorte que l'aventure de ce petit ouvrage pourra tout aussi bien être appréciée par les amoureux de la montagne ou de la photographie que par les puristes de la sémiologie et de la critique. Quant au contraste entre le traitement futuriste des photos et la façon surannée de ce livre objet, il ne fait qu'ajouter à notre plaisir.

 

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CETTE PEUR BLEUE, BLEU DU DÉSERT..., Patrick FERLA, Info dimanche, no 8, 28 juin 1998.

Jean-Michel Olivier est écrivain, Jacques Pugin photographe. Ils se rencontrent sur " La Montagne bleue ", un petit livre de la collection Photoarchives qui sort de presse. Le voyage, dans le texte, commence à Bali où Jean-Michel Olivier s'est rendu récemment. Ce grand garçon blond, au regard doux, toujours émerveillé par les matins du monde, écrit comme il respire. Aux Éditions de L'Âge d'Homme, il a publié voici deux ans " Les Innocents ", roman pamphlétaire jubilatoire mettant en scène Genève. Celles et ceux qui croient " faire " la ville. Puis, l'an dernier, trois nouvelles rassemblées sous le titre " Le Dernier Mot ", trois balades autour de la mort, apparemment sans queue ni tête. Et un raton laveur. À la Prévert.

Fondateur et collaborateur, aujourd'hui, de la revue " Scènes Magazine ", Jean-Michel Olivier raconte, dans " La Montagne bleue ", la nouvelle aventure de Jacques Pugin. Jacques a 12 ans lorsqu'on lui offre son premier appareil, un Instamatic. Quatre plus ans, il travaille pendant les vacances d'été pour s'offrir un Minolta. La photographie sera sa partition de vie. Ainsi, en 1978, Jacques Pugin ouvre un atelier à Genève. Il y collectionne les rencontres, les émotions, voyage en Grèce et utilise la lumière " comme un crayon dans le paysage ". Neuf ans plus tard, après quelques expositions personnelles, Jacques Pugin est invité à l'Elysée par Charles-Henri Favrod. Il y reviendra en 1988. Entre-temps, Pugin est passé par Arles, Paris, Cologne, Cracovie et Genève, sa vie s'est enrichie, des amours l'ont traversée – c'est sa biographie qui le dit. Le voici maintenant au pied de " La Montagne bleue ", le Cervin, notre montagne sacrée écrit Jean-Michel Olivier. À Bali, rapporte l'écrivain, les maisons sont orientées dans la direction du volcan Batur. Ce volcan, situé au nord-est de l'île, est vénéré par les Balinais. Étrange relation avec la montagne où la nuit – bleue – coule à pic, d'un coup, virant au noir artificiel. Jean-Michel Olivier a cette image qui saisit tout : " Crépuscule de théâtre plutôt que nuit en haute montagne. " Et d'ajouter : " Méfions-nous de la nature. "

L'image plus vraie

Nul ne songerait à le contredire en découvrant les étranges et sublimes vidéogrammes, ciel peint, orages bleus, qu'a fixés Jacques Pugin. Qui donne à voir, tel un monstre rugissant de son antre... le Matterhorn. Emblème helvétique, idée reçue dont le photographe tire une sorte d'" architexture ", image patiemment travaillée. Jean-Michel Olivier, s'il explique la démarche du photographe, indique encore comment l'art rend l'image plus vraie que celle révélée par le regard. Beauté irréelle, amour de la géométrie : dans ce livre rare, le travail poétique de l'écrivain tient du tourbillon de neige.

Patrick Ferla, Producteur du " Petit Déjeuner " de la Radio Suisse Romande–La Première.

 

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